CFM INDOSUEZ Wealth Management - Rapport annuel 2018

Rapport d’activité 2018 CFM Indosuez Wealth Management 15 Paul Wetterwald Chef Economiste Indosuez Wealth Management 2018 : La revanche du politique sur l’économique L es incertitudes politiques ont été nombreuses en 2018 et elles ne se sont dans l’ensemble pas dissipées, bien au contraire. Ainsi, les tensions intra-européennes, notamment celles liées au Brexit et au budget italien, la guerre commerciale entamée par les USA avec la Chine, l’Europe (et dans une moindre mesure, avec ses voisins américains, le Canada et le Mexique) et plus généralement la montée des populismes, se sont traduites par des politiques économiques moins lisibles. Nous pouvons constater que l’incertitude relative aux politiques économiques globales a atteint un plus haut historique depuis plus de vingt ans. In fine, ceci s’est avéré néfaste pour l’investissement, à la fois physique et monétaire. Une croissance robuste en 2018 Ce phénomène a pu cacher que l’an passé, la croissance économique s’est avérée robuste un peu partout. Dans les économies matures, la surprise est venue des USA, où le PIB a crû en termes réels annualisés de 4,2% et 3,4% respectivement aux deuxième et troisième trimestres, soit un rythme largement au-dessus du potentiel de plus long terme de l’économie américaine. Il faut y voir un impact plus fort qu’attendu de la réforme de l’imposition voulue par Donald Trump. Parmi les économie émergentes, force est de constater qu’en dépit des inquiétudes relatives à son économie, la Chine a pu maintenir un rythme de croissance élevé, soit 6,4% du quatrième trimestre 2017 au quatrième trimestre 2018. Ceci signifie que plus du tiers de la croissance mondiale est provenu de l’Empire du Milieu. Cela étant, la croissance mondiale a faibli en fin d’exercice, pour se rapprocher d’un rythme que nous qualifierons de plus normal. Si nous avons probablement déjà passé le pic de croissance, il est trop tôt pour parler de récession. Une hausse temporaire de l’inflation Notre scénario 2018 concernant le prix du baril de pétrole correspondait à un prix moyen de 65 USD (pour le WTI), ce qui s’est avéré très proche de la réalité. En revanche, nous n’avions pas anticipé autant de volatilité du prix de l’or noir. La hausse des prix du pétrole entre septembre 2017 et septembre 2018 a agi avec un certain retard sur le taux d’inflation, qui a de façon transitoire flirté avec le niveau de 3% aux USA et dépassé 2% en zone Euro. Avec la baisse marquée des prix du pétrole observée à l’automne 2018, un effet de base poussant les Indices des Prix à la Consommation (IPC) à la baisse devrait se faire sentir au cours des mois à venir. Celui-ci concernera non seulement l’inflation dite totale, mais aussi l’inflation sous-jacente (c’est-à-dire hors prix de l’énergie et de l’alimentation). En effet, le coût des transports, qui entre dans le calcul de cette dernière mais pas dans celui de l’inflation totale est à l’évidence fortement impacté par le prix de l’énergie. Encore moins de chômage A contrario, l’amélioration significative de l’emploi sur le marché du travail s’est poursuivie. En zone Euro, le taux de chômage s’établissait à 7,9% en novembre, le plus bas depuis décembre 2008. Aux USA, il faut remonter à décembre 1969 pour trouver un chiffre inférieur à celui de décembre, soit 3,8%. Cette embellie pourrait finalement entraîner une hausse plus franche des salaires et résoudre le conundrum de la courbe de Phillips en «ressuscitant» la relation inverse entre variation du chômage et variation des salaires. Des politiques monétaires légèrement moins accommodantes en 2019 Les politiques monétaires récentes ne devraient pas s’infléchir drastiquement, à noter : - la poursuite de la hausse du taux des Fed funds et du rétrécissement du bilan de la Banque centrale aux USA, - l’enclenchement d’un resserrement monétaire en zone Euro avec peut-être une hausse du taux de la Banque centrale européenne (BCE) à fin 2019,

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